Imaginez ! Nous sommes le lundi 14 octobre 2024 un épisode cévenol s’abat sur la région d’Anduze depuis quelques jours et l’équivalent de trois mois de précipitations est tombé en quelques heures. La météo n’est pas meilleure dans les Alpes qui ont été sous la pluie tout le week-end. Le Rhône est entré en crue depuis samedi soir et les prévisions Vigicrues de la station de Tarascon estiment un pic de crue de 9 200 m3/s en fin de journée du 14 octobre sur le Rhône aval. La sécurité des habitants du Rhône est menacée par un risque inondation de plus en plus important. L’état d’alerte 2 du Plan de Gestion des Ouvrages en Période de Crues (PGOPC) a été déclenché dans la matinée et le SYMADREM se tient prêt à déclencher l’alerte 3 d’ici 17h. La situation se complique au fur et à mesure que le débit augmente et que la nuit tombe. Pourtant les équipes de surveillance restent mobilisées sur les digues, à l’affut du moindre détail et avec un mot d’ordre : éviter à tout prix la brèche. La tension dans le poste de commandement est palpable en attendant les remontées des équipes de terrain et des gardes-digues qui cheminent sur les 160 km de digues à surveiller.
Voici la mise en situation que proposera le SYMADREM, à l’occasion de la journée nationale de la résilience, aux huit communes qui bordent le Rhône. Cet exercice de simulation de crue grandeur nature, est organisé tous les deux ans avec les communes volontaires. Le but recherché, entrainer les équipes sur le terrain à détecter au plus tôt des désordres générés par la crue et le cas échéant, procéder à des interventions d’urgence afin d’éviter toute aggravation du phénomène pouvant entraîner la formation d’une brèche et l’inondation de la zone protégée. Pour chaque exercice effectué, une situation particulière est retenue. Cette année, l’exercice commencera de jour et se prolongera de nuit. En 2022, c’était un fonctionnement du poste de commandement en mode dégradé -avec de nombreuses coupures d’électricité et de communication avec les équipes de terrain- qui avait été simulé.
L’intérêt de ces différents exercices est de préparer le poste de commandement du SYMADREM, les communes, les secours et les entreprises de travaux d’urgence à n’importe quel scénario de crue. Ces simulations permettent également de tester la rapidité d’intervention, la bonne communication et l’opérationnalité entre le poste de commandement et le terrain. Elles motivent un inventaire méticuleux des équipements de sécurité nécessaires aux volontaires qui inspectent les digues. Enfin, le SYMADREM et les communes mobilisées s’assurent que les groupes de surveillance arrivent bien équipées et dans les temps sur leur secteur. Ces simulations permettent également de vérifier que les consignes sont bien respectées et de se familiariser avec les procédures. Les améliorer au besoin.
Cet exercice demande d’importants moyens humains et matériels, le programmer pour la journée de la résilience est une façon de rappeler qu’un territoire protégé passe aussi par un territoire préparé face aux crues. Dans le delta de Rhône, 20 000 personnes n’ont plus la garantie d’être protégées à partir d’un débit de 9200 m3/s.