Le pertuis de la Fourcade, situé sur le territoire de la commune des Saintes-Maries-de-la-Mer, est le principal ouvrage gravitaire d’évacuation des eaux de la Camargue insulaire. En 2026, d’importants travaux sont prévus pour améliorer sa capacité de ressuyage et assurer une continuité écologique entre la mer et les étangs.
Il s’agit d’un chantier exemplaire du point de vue de la GEMAPI. Il améliore la protection contre les inondations, grâce à la pose de vannes supplémentaires pour l’évacuation des eaux ; et il instaure une meilleure gestion des milieux aquatiques avec la création d’une passe à poissons et d’une autre exclusivement aménagée pour les anguilles et les civelles.
Une reconstruction complète
Les travaux débuteront au premier semestre 2026, pour une durée de 18 mois. L’ouvrage, en trop mauvais état, devra être complètement détruit et reconstruit. Cela permettra son élargissement et l’augmentation de sa capacité de ressuyage. Ce recalibrage entrainera ainsi le passage de 13 à 18 vannes de 1,6 m de largeur et 1,2 m de hauteur. Les vannes du pertuis réhabilité seront équipées de capteurs et de limnigraphes.
Afin de maintenir la circulation des piétons et des véhicules pendant la phase de chantier, un franchissement provisoire du grau, au sud du pertuis, sera construit.
La continuité écologique révisée
Plusieurs études commandées par la commune des Saintes-Maries-de-la-Mer ont mis en lumière des problèmes de continuité écologique au droit de ce pertuis. Les vannes, la plupart du temps fermées, empêchent la migration de nombreuses espèces entre mer et étangs. Ainsi, la réhabilitation du pertuis prévoit également la création d’une passe à poissons et d’une passe à anguilles annexées à l’ouvrage. Leur conception et leur positionnement ont fait l’objet d’une validation de l’office français de la biodiversité. Les deux passes seront automatisées et permettront une continuité écologique entre mer et étangs à plus de 90% du temps contre moins de 10% actuellement. C’est une amélioration importante pour le cycle de vie de la civelle – l’alevin de l’anguille d’Europe – classée en danger critique d’extinction.
L’ouverture et la fermeture des vannes et des passes font l’objet d’un règlement d’eau, validé par arrêté préfectoral, pour la gestion des affections hors situation d’inondation et en situation d’inondation.
Ce projet, inclus dans le plan Rhône-Saône, est essentiel pour assurer le ressuyage des eaux en cas d’inondation de l’île de Camargue et pour reconnecter les étangs du système Vaccarès avec la Mer.
Pour un fonctionnement optimal, des apports d’eau douce au Vaccarès seront nécessaires. C’est l’objet du plan de sauvegarde du Vaccarès, piloté par la Réserve naturelle nationale de Camargue, auquel le SYMADREM contribue activement.