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Un diagnostic partagé à l’échelle du territoire

Littoral gardois

Quel que soit le scénario du GIEC* retenu, le niveau de la mer augmentera et continuera de le faire après 2100. En tant que gemapien du grand delta du Rhône, le SYMADREM a établi un diagnostic préalable à l’élaboration d’une stratégie « littoral ». Cette dernière devra répondre à deux enjeux : la gestion intégrée du trait de côte et la protection contre la submersion marine sur le territoire.

Avant tout plan d’action, il était nécessaire d’établir un diagnostic en vue de définir une stratégie de gestion du littoral, qu’il s’agisse du recul du trait de côte ou de la submersion marine. D’autant plus que sur les quinze communes concernées par la stratégie, quatre sont plus particulièrement touchées par le recul du trait de côte (le Grau-du-Roi, Les Saintes-Maries-de-la-Mer, Arles et Port-Saint-Louis-du-Rhône). Toutefois, toutes peuvent être affectées par la submersion marine. Le diagnostic tient compte des hypothèses du GIEC pour 2100 sur l’élévation du niveau marin (+ 38 à + 77 cm par rapport au niveau moyen de la mer mesuré entre 1995 et 2014).

Tout d’abord, l’examen des niveaux au pertuis de la Fourcade aux Saintes-Maries-de-la-Mer montre que la mer s’est élevée de 7 cm en 20 ans environ. Ces données sont conformes avec les observations du GIEC à l’échelle mondiale (+3,25 mm/an).

Par ailleurs, aux vues des données recueillies, il apparaît que :

  • l’érosion du trait de côte, touche 76 % du linéaire qui s’étend de Port-Saint-Louis-du-Rhône, à l’Est, au Grau-du-Roi, à l’ouest ;
  • il existe, à la fois, des zones d’érosion mais aussi d’accrétion (accumulation de sable) comme à l’Espiguette, par exemple ;
  • les ouvrages en enrochements existants n’ont pas tous été efficaces pour fixer le rivage.

La submersion marine reste le risque le plus étendu sur le territoire

Néanmoins, la submersion marine reste le risque le plus étendu sur le territoire. On estime, à l’horizon 2100 que, sans aménagements et travaux complémentaires, 16 000 logements pourraient  être touchés ponctuellement lors d’une tempête majeure quand 500 logements seraient menacés par l’érosion du trait de côte à l’horizon 2100.

De plus, les tempêtes  majeures seront de plus en plus fréquentes et entraîneront des dommages de plus en plus importants. Ainsi, le risque d’avoir les espaces urbanisés touchés par une submersion de grande ampleur est estimé à 10 % d’ici à 2030 et 40 % d’ici à 2050.

Ce bilan désormais partagé par tous les acteurs du territoire, va permettre au Symadrem d’étudier plusieurs scénarios possibles pour réduire les conséquences sur le territoire des phénomènes de submersion marine et d’érosion du trait de côte, dans les secteurs où les enjeux sont les plus forts, et à différentes échéances temporelles, au regard de l’évolution liée au changement climatique.

Le diagnostic comprend plusieurs chapitres :

  • les enjeux humains et économiques présents dans le territoire ;
  • l’aléa submersion marine ;
  • l’aléa érosion côtière ;
  • les conséquences de ces deux aléas sur les enjeux ;
  • la description et l’état des ouvrages de lutte contre la submersion marine et de maintien du trait de côte.

*GIEC : Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat