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Digue 2020 : sol-chaux et capteurs de haute technologie

Digue 2020

Urbanisation et montée des eaux sont des enjeux importants lorsque l’on sait que 25% du littoral français est urbanisé. C’est pourquoi INRAE, le CEREMA, l’UGE et Espace ont créé, avec le SYMADREM, une plateforme de recherche in situ sur près de 200 m, adossée à une digue existante gérée par ce dernier. Leur volonté : tester et éprouver le sol-chaux comme composant d’une digue maritime.

La chaux est un matériau polyvalent très utilisé dans le terrassement, notamment dans le domaine routier. « La chaux a la particularité de pouvoir rendre un sol de qualité médiocre en un matériau de très bonne qualité mécanique, résistant et durable, explique Laurent Peyras, Ingénieur chercheur à INRAE et directeur du projet DIGUE 2020. Ainsi la digue constituée en sol-chaux devient résistante à l’érosion, la surverse… ». Toutefois si des expérimentations ont été menées sur des digues fluviales, c’est une première mondiale pour une digue maritime.

« Nous connaissons mal l’action de la mer sur le sol-chaux. Le matériau est sans cesse sollicité : houle, vent, batillage, tempête, sans oublier l’action de la salinité… ».

Laurent Peyras, Ingénieur chercheur à l’INRAE et directeur du projet Digue 2020

Ce projet, remarquable par son importance technique et économique, a été financé dans le cadre du Contrat Plan Etat Région, par l’Etat, la Région Sud, le Conseil Départemental des Bouches du Rhône et l’Europe dans le cadre du programme FEDER. Il a pour but de quantifier à la fois, les actions de la mer et ses conséquences sur la plateforme de recherche, sa durabilité et celle du matériau. Un grand nombre de capteurs de haute technologie : piézomètres, géophones (écoute du bruit), accéléromètres (mesure des mouvements), fibres optiques (mesures de la température et des déformations), capteurs météorologiques, chimiques… ont donc été intégrés dans le corps de la plateforme. Depuis leur installation, ils enregistrent des données. Les équipes de recherche vont les exploiter sur 20 ans et avoir ainsi le recul nécessaire pour déterminer si le sol-chaux est une méthode de construction viable et durable pour les digues maritimes. L’objectif est que les chantiers soient plus économiques et écologiques, transport et enrochements n’étant plus nécessaires. 

« Derrière le dispositif, il y a une digue érigée par le SYMADREM dans les meilleures règles de l’art. Sans le syndicat, nous n’aurions pas pu mener à bien notre projet. Ensemble, nous avons su trouver le site idéal pour intégrer notre plateforme et son aide a été essentielle, notamment pour convaincre les partenaires, les acteurs locaux et l’autorité environnementale. Notre collaboration a été remarquable, et particulièrement satisfaisante et efficace » conclut Laurent Peyras.

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